Notre blog

L'allergie aux poils de chats

23/12/2021 (modifié le 23/12/2021) Conseils du vétérinaire
L'allergie aux poils de chats

Environ 10% des allergies respiratoires de l’Homme sont déclenchées par les poils de chat. Mais si vous êtes atteint de ce type d’allergie, avant de prendre la décision radicale de vous débarrasser définitivement du ou des coupable(s), lisez les conseils contenus dans cette fiche pratique.

 Le terme d’allergie « aux poils de chat » n’est pas réellement approprié : il s’agit en réalité d’une allergie à une protéine particulière appelée Fel d1 contenue essentiellement dans la salive et le sébum (sécrétions des glandes sébacées) du chat. Cette protéine se dépose sur les poils du chat lorsqu’il fait sa toilette. Lorsqu’il perd ses poils, cette substance allergisante se retrouve dans toute la maison.

Le plus souvent, l’allergie aux poils de chat se manifeste par une rhinite (éternuements, sensation de gorge qui gratte, congestion nasale...) et/ou une conjonctivite (yeux qui coulent ou qui piquent). Des démangeaisons peuvent également apparaître sur le visage ou les bras par exemple, fréquemment en contact avec le chat. Dans les cas les plus graves, l’allergie peut se traduire par des crises d’asthme (toux ou respiration soufflante) ou un œdème de Quincke (gonflement des tissus au niveau du visage et des voies respiratoires).

Que faire si vous soupçonnez d’être allergique aux poils de chat ? La première chose à faire en cas de suspicion d’allergie aux poils de chat est bien sûr de consulter votre médecin traitant ou mieux un allergologue. Il confirmera le diagnostic par une simple prise de sang ou un test allergique cutané et évaluera la gravité des symptômes. > Votre médecin peut aussi vous conseiller de vivre sans chat pendant quelques mois pour voir si vos symptômes allergiques s’atténuent. L’éviction définitive du chat est un moyen de prévention qui doit toujours être discuté car son impact psychologique peut être important, surtout si des enfants habitent dans le foyer. Si les symptômes ne sont pas trop importants, la prise de médicaments classiques anti‐allergie (antihistaminique, décongestionnant…) et quelques mesures hygiéniques simples peuvent suffire si vous (ou une personne de votre foyer) êtes allergique. Les manifestations allergiques ne disparaitront pas totalement, mais resteront dans les limites du tolérable. Aérez quotidiennement votre maison ou votre appartement, même en hiver. Brossez régulièrement le chat, si possible à l’extérieur. Récupérez le maximum de poils et enfermez‐les dans un sac plastique hermétique. Passez un gant humide dans le pelage du chat, tous les jours ou tous les deux jours. Cela lui évitera de répandre des poils et des squames dans l’habitation. Utilisez éventuellement un spray hydratant pour entretenir une peau saine et limiter les desquamations. Nettoyez la litière aussi souvent que nécessaire. Evitez les tapis et les moquettes en général. Passez fréquemment l’aspirateur. N’oubliez pas le dessous des meubles (où les poils peuvent s’accumuler), les tapis, le canapé, la literie… Secouez les couettes, les couvertures, les oreillers et les coussins par la fenêtre. Ne laissez pas le chat dormir dans le lit ni la chambre de la personne allergique. Rangez tous les vêtements dans des placards fermés. Remarque : bien entendu, si c’est vous qui êtes allergique, déléguez à une personne non sensible tous les soins au chat et évitez le contact avec la litière… Vous pouvez également nourrir les chats avec un aliment spécifique qui va neutraliser la protéine Fel d1 et réduire significativement l’allergie.

Plus le chat a des poils longs et épais, et plus la quantité d’allergène libérée dans son milieu de vie est importante. Un chat nu (type Sphynx) ou à poils courts est donc en théorie mieux supporté par une personne allergique qu’un Persan… Mais en réalité, le problème n’est pas si simple, puisque nous avons vu que l’allergie n’est pas réellement liée aux poils mais plutôt aux sécrétions cutanées ! Des chercheurs ont travaillé à la création de races de chats « hypoallergéniques » qui synthétiseraient en plus faible quantité la protéine allergisante Fel d1. Outre le fait que ces chats génétiquement modifiés coûtent très chers, le risque d’allergie n’est pas complètement nul…

L’allergie aux poils de chat est la plus commune des allergies aux animaux. Les chats sont responsables des 2/3 des allergies aux animaux de compagnie, le 1/3 restant étant causé par les rongeurs, les oiseaux, les chevaux, les animaux de la ferme et les Nouveaux Animaux de Compagnie (gerbilles, chinchillas ou reptiles). Les allergies aux chiens sont peu fréquentes.

Différentes études tendent à prouver que les bébés ou les jeunes enfants vivant avec un animal de compagnie (chien ou chat) ont moins de risque de présenter plus tard des allergies respiratoires, et de façon générale des affections respiratoires. Cependant, un enfant qui a déjà des tendances allergiques peut aggraver son cas en s’exposant à un animal de compagnie.